Une production en déclin

Le changement climatique a des répercussions sérieuses sur l’agriculture, et la culture des prunes en Dordogne ne fait pas exception. En 2025, les producteurs de prunes comme nicolas Mortemousque, basé à Beaumontois-en-Périgord, font face à des conditions de culture particulièrement difficiles. Les variations météo, avec un excès d’eau en hiver suivi d’une sécheresse estivale, ont profondément affecté la production.

Dès le mois de septembre, alors que la récolte des prunes touche à sa fin, les nouvelles ne sont pas bonnes. Nicolas, comme d’autres producteurs, constate une forte baisse de la production. Cette année est marquée par un triste bilan, avec une mortalité importante parmi les arbres de son verger.

Les causes des pertes

La problématique centrale réside dans les conditions climatiques extrêmes. Le verger de Nicolas, s’étendant sur trente hectares, a subi des pertes estimées à plus de 30% en raison de la mortalité des arbres. Voici quelques éléments clés qui expliquent cette situation :

  • Excès d’eau en hiver : Suite à un hiver particulièrement humide, les pruniers, qui ne tolèrent pas l’excès d’eau aux racines, ont souffert de suffocations racinaires.
  • Sécheresse estivale : La période estivale, quant à elle, a été marquée par un manque d’eau, créant un stress hydrique supplémentaire pour les arbres déjà affaiblis.
  • Mortalité des arbres : Nicolas a identifié plusieurs arbres morts dans son verger, avec des feuilles jaunies et des racines qui ne tiennent plus, témoignant d’une crise agronomique.
  • Nicolas Mortemousque souligne les défis particuliers rencontrés cette année, qui sont similaires à ceux vécus au cours des trois dernières années, où le changement climatique a provoqué une série de récoltes décevantes.

    L’impact sur la production de pruneaux

    Malgré les défis, Nicolas s’efforce de maintenir sa production de pruneaux d’Agen. L’année dernière, il avait réussi à produire environ 130 tonnes, mais il espère pouvoir atteindre les 150 tonnes cette saison, grâce à des efforts judicieux pour adapter ses méthodes de culture. Cela reste en deçà des 200 tonnes qu’il aurait pu espérer sans les pertes causées par la mortalité des arbres.

    Nicolas explique que, si les conditions avaient été meilleures, la récolte aurait été beaucoup plus productive. Les fluctuations climatiques ont non seulement affecté la quantité de fruit récoltée, mais aussi la qualité et la rentabilité de la production.

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    L’importance de l’irrigation

    L’irrigation est devenue un outil vital pour les producteurs de prunes en Dordogne. La situation de Nicolas est quelque peu favorisée grâce à un système d’irrigation qu’il a en place, fondé sur la récupération de l’eau de pluie dans un lac collinaire. Ce lac est partagé avec une vingtaine d’autres agriculteurs, ce qui leur permet de disposer d’une ressource en eau, particulièrement cruciale en période de sécheresse.

    Voici quelques points concernant l’irrigation et son rôle crucial dans cette période difficile :

  • Récupération d’eau : Nicolas utilise l’eau pluviale stockée pour irriguer ses pruniers, améliorant ainsi ses chances de récolte, malgré les conditions climatiques adverses.
  • Soutien aux autres agriculteurs : Ceux qui ne disposent pas d’un système d’irrigation se trouvent en grande difficulté cette saison, manquant de ressources pour contrer la chaleur estivale.
  • Adaptations nécessaires : La nécessité d’améliorer les systèmes d’irrigation devient de plus en plus évidente pour les producteurs de la région.
  • Nicolas souligne que son succès partiel cette année est dû en grande partie à sa capacité à irriguer ces pruniers pendant l’été. Il est également le président de France Prune, une coopérative qui regroupe environ 260 producteurs de prunes. Cette organisation joue un rôle essentiel dans la promotion et le soutien des exploitants agricoles face aux nombreux défis qu’ils rencontrent.

    Conclusion

    Le changement climatique représente un véritable défi pour les producteurs de prunes en Dordogne. Les répercussions sur la productivité et la viabilité des exploitations agricoles sont alarmantes. Les témoignages de producteurs comme Nicolas Mortemousque illustrent clairement l’impossibilité de prédire l’avenir de leurs cultures face à de telles promesses climatiques. L’irrigation apparaît comme une solution temporaire, mais des mesures plus durables et globales doivent être envisagées pour garantir la pérennité de cette culture emblématique et vitale de la région.

    L’avenir des producteurs de prunes dépendra également de leur capacité à s’adapter et à innover face à ces enjeux pressants. Les producteurs, tout en suivant des méthodes d’agriculture traditionnelles, doivent désormais jongler avec les exigences modernes imposées par le changement climatique. La résilience des producteurs face à ces défis sera essentielle pour maintenir la réputation des pruneaux d’Agen, qui sont déjà confrontés à une compétition accrue sur le marché international.