Climat les jeunes en première ligne pour réveiller les consciences

Depuis quelques mois, une vague verte souffle dans les lycées et les universités françaises. Dans les salles de classe, les amphithéâtres, les couloirs, une jeunesse s’organise, débat, apprend… et agit. Loin d’être une tendance passagère, c’est un mouvement de fond les jeunes prennent la question climatique à bras-le-corps. Et leurs voix deviennent impossibles à ignorer.

Des ateliers pour comprendre et agir

À Paris, Nantes, ou encore Toulouse, les ateliers “Fresque du Climat” se multiplient. Animés par des étudiants formés, ces temps de réflexion collective permettent de comprendre, carte après carte, les causes, conséquences et mécanismes du dérèglement climatique. Loin des discours descendus d’en haut, ces moments sont horizontaux, collaboratifs, et souvent percutants.

“On savait que le climat allait mal, mais là, on comprend pourquoi et surtout ce qu’on peut faire”, raconte Zoé, 19 ans, étudiante en droit. Elle a participé à l’un de ces ateliers dans son université de Bordeaux, et en est ressortie “secouée mais motivée”.

Une volonté d’aller au-delà des slogans

Fini le temps des simples banderoles. Aujourd’hui, les jeunes veulent aussi comprendre la finance, l’impact des politiques publiques, les responsabilités des entreprises. Dans plusieurs écoles d’ingénieurs, des collectifs ont vu le jour pour questionner les stages dans des entreprises polluantes, ou exiger des cours sur la transition écologique. À Sciences Po, un module “écologie et gouvernance” est même devenu obligatoire.

Pour Hugo, membre d’un collectif étudiant, “on ne peut plus être formé pour diriger demain si on ignore la crise majeure de notre époque”.

Des actions concrètes sur les campus

Les amphis ne sont pas les seuls terrains d’engagement. Sur les campus, des potagers partagés fleurissent, des campagnes de réduction de plastique sont menées, et des débats sont organisés chaque semaine. Ce sont de petites révolutions du quotidien, mais elles montrent que le changement commence aussi par soi-même.

Et surtout, elles créent du lien. “On ne se sent plus seuls, et ça donne de la force pour continuer”, explique Inès, 21 ans.

Une génération qui demande des comptes

Ce mouvement n’a rien d’utopique. Il est organisé, déterminé, et désormais écouté. Les revendications ne se contentent plus d’appeler à la prise de conscience. Elles exigent des décisions : fermeture de projets climaticides, financement de la rénovation thermique, mise en place de menus végétariens dans les cantines, etc.

Les politiques commencent à tendre l’oreille, mais la patience s’amenuise. “On n’attendra pas d’avoir 40 ans pour faire bouger les choses”, résume Lucas, étudiant en sciences politiques.