L’urgence d’agir

Depuis des années, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences désastreuses du dérèglement climatique. Mais malgré leurs avertissements répétés, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et la biodiversité continue de s’éteindre. Face à cette inaction, de plus en plus de chercheurs décident de sortir de leur « neutralité » pour s’engager et faire entendre leur voix.

La prise de parole : tribunes, réseaux sociaux et actions en justice

Pour certains scientifiques, la prise de parole est le moyen le plus efficace pour alerter le grand public sur les enjeux environnementaux. Ils rédigent des tribunes dans les journaux, prennent la parole sur les réseaux sociaux et soutiennent des actions en justice. Cette stratégie leur permet de toucher un large public et de susciter le débat sur les questions écologiques.

Un exemple concret de cette prise de parole est le groupe de désobéissance civile « Scientifiques en rébellion », créé en 2022. Ces chercheurs sortent de leur réserve pour participer à des manifestations et des actions de désobéissance civile non-violentes. Ils dénoncent ainsi l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique et poussent à des changements concrets.

La désobéissance civile : un moyen de faire entendre sa voix

La désobéissance civile est un moyen de protestation de plus en plus utilisé par les scientifiques engagés. Elle consiste à enfreindre délibérément la loi pour dénoncer une injustice ou une situation intolérable. Par exemple, des activistes ont bloqué une écluse dans le port du Havre pour protester contre la création d’un terminal GNL par TotalEnergies. Ce type d’action permet de médiatiser les enjeux environnementaux et de faire pression sur les acteurs politiques et économiques.

L’engagement des scientifiques : un combat ancien

Des scientifiques engagés depuis longtemps

L’engagement des scientifiques n’est pas nouveau. Depuis des décennies, ils se mobilisent sur divers sujets tels que la lutte ouvrière, l’émancipation des femmes, le nucléaire, le sida ou les OGM. Mais c’est autour des questions environnementales et sanitaires que cet engagement s’est intensifié ces dernières années.

Des modes d’action renouvelés

Aujourd’hui, le combat des scientifiques se renouvelle à travers des modes d’action plus variés et plus radicaux. On observe une profusion de nouvelles associations, collectifs et organisations engagées sur les questions environnementales : Les Ateliers d’écologie politique (Atécopol, Ecopol, la Fabrique des questions simples…), Labos 1point5, EffiSciences, Projet CO 2 … Ces groupes utilisent des méthodes telles que les marches pour le climat, les occupations pacifiques de lieux symboliques ou encore les campagnes de désinvestissement pour faire entendre leur voix.

Le changement de paradigme des scientifiques

Une prise de conscience collective

Pour de nombreux scientifiques, il est temps de changer de paradigme et de reconnaître que le modèle de développement actuel est à l’origine du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité. La communauté scientifique prend ainsi peu à peu conscience de son rôle dans la résolution de ces crises. Certains remettent en question leur travail et leur contribution à un système économique qui détruit la planète.

Un engagement pour l’avenir de la science

Cet engagement des scientifiques ne se limite pas à la défense de l’environnement. Il s’agit également d’un combat pour l’avenir de la science. En effet, de plus en plus de chercheurs se questionnent sur la façon dont la science est utilisée et sur son impact sur la société. Ils appellent à une réflexion sur les valeurs et les priorités de la recherche afin qu’elle contribue réellement à résoudre les défis environnementaux et sociétaux actuels.

De la neutralité à l’action : un choix personnel

En fin de compte, la décision de s’engager ou non en tant que scientifique reste un choix personnel. Pour certains, cette prise de position est essentielle pour agir en tant que citoyen responsable et contribuer à un avenir meilleur. Pour d’autres, il est important de conserver une certaine neutralité pour préserver la crédibilité de la recherche. Cependant, l’urgence climatique et les enjeux environnementaux pourraient bien pousser de plus en plus de chercheurs à sortir de leur réserve et à prendre position pour un monde plus juste et plus durable.

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