Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus visibles à travers le monde, et la ville de Kisangani en République Démocratique du Congo (RDC) ne fait pas exception. À mesure que la saison des pluies s’intensifie, les inondations deviennent un phénomène fréquent, entraînant des dégâts matériels importants et posant des défis à la résilience des infrastructures urbaines. Cet article examine la situation actuelle à Kisangani et les raisons pour lesquelles ces inondations sont devenues si destructrices.

Une saison des pluies de plus en plus violente

Chaque année, la saison des pluies en Afrique se caractérise par des pluies d‘une intensité croissante, causant inondations et destruction. En 2025, cette tendance s’est confirmée avec des événements tragiques se déroulant non seulement à Kisangani, mais aussi dans d’autres régions africaines.

  • Inondations au Nigeria : Des centaines de maisons ont été sévèrement endommagées.
  • Sénégal : Le niveau du fleuve Gambie a rapidement atteint des seuils alarmants, menaçant de déborder.
  • Kisangani : La ville est sous les eaux depuis plusieurs semaines, impactant gravement la vie des résidents.

    • Témoignages des victimes

    Issu de témoignages de résidents comme Isaac Yanga Lomami, un habitant de 35 ans de Kisangani, nous apprenons que la situation est devenue critique. Lors d’un entretien téléphonique, il racontait : « On est en train de déménager, il y a deux ou trois murs qui sont par terre, et là, on n’a pas le choix. » Ce sentiment d’urgence est partagé par de nombreuses familles qui se retrouvent dans des situations similaires.

    Isaac a observé une évolution du climat au cours des dernières années, notant que : « Ça fait presque un mois que tous les trois jours, une pluie s’abat sur Kisangani. » Son témoignage met en lumière le fait que les pluies violentes qui étaient autrefois rares se produisent désormais de manière plus fréquente.

    Les raisons d’une intensité croissante des inondations

    Le climatologue Benjamin Sultan, de l’institut de recherche et de développement, a expliqué que l’augmentation de la température de l’air entraîne une capacité accrue de l’atmosphère à contenir de l’humidité. Cela signifie que :

  • Il y a plus d’humidité dans l’air, ce qui entraîne des pluies plus intenses.
  • Les événements climatiques extrêmes, comme les inondations, deviennent plus fréquents et plus difficiles à gérer.

    • Les inondations meurtrières qui ont eu lieu au Nigéria en 2022 en sont un exemple frappant, car elles sont devenues 20% plus intenses en raison du réchauffement climatique.

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    Ces statistiques alarmantes soulignent à quel point le changement climatique influence la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

    Les infrastructures urbaines face à un défi majeur

    À Kisangani, les infrastructures d’assainissement vieillissantes exacerbent les effets des inondations. Le système d’assainissement de la ville est souvent décrit comme sous–dimensionné et inadapté, laissant peu d’options pour gérer efficacement grandes quantités d’eau de pluie.

    Les habitations sont également concernées. Beaucoup d’entre elles sont construites dans des zones inondables, ce qui rend leurs occupants très vulnérables aux crues soudaines. Ce contexte met en évidence la nécessité de repenser l’urbanisme à Kisangani et ailleurs en RDC.

    Les conséquences pour la population

    Les inondations à Kisangani ne se limitent pas aux dommages matériels. Les conséquences humaines sont également dramatiques :

  • Déplacement de familles : De nombreuses personnes doivent fuir leur domicile, cherchant refuge chez des amis ou dans des lieux plus sûrs.
  • Perte de biens : Les possessions de milliers d’habitants ont été endommagées ou complètement détruites.
  • Santé publique : L’eau stagnante représente un risque accru de maladies infectieuses, aggravant ainsi la situation sanitaire des populations touchées.

    • Tous ces facteurs créent un climat de frustration et d’angoisse parmi les résidents de Kisangani.

    Appels à l’action

    Face à cette situation de crise permanente, il est impératif d’agir. Les décideurs et les autorités locales doivent :

  • Renforcer les infrastructures : Améliorer et adapter le système d’assainissement pour le rendre capable de gérer des volumes d’eau de pluie plus importants.
  • Éduquer la population : Sensibiliser les habitants sur les risques liés aux inondations et les moyens de se protéger, notamment par le biais de l’évacuation lorsque nécessaire.
  • Mettre en œuvre des politiques de environnement pour la période 2025-2030" class="mii-internal-link">développement durable : Encourager une urbanisation réfléchie qui prenne en compte les risques climatiques et environnementaux.

    • Conclusion

    Les événements récents à Kisangani exemplifient les défis croissants liés au changement climatique et à la gestion des crises environnementales. En tant que communauté mondiale, il est crucial de reconnaître l’impact dévastateur que ces inondations peuvent avoir sur les vies humaines et les infrastructures. La situation de Kisangani sert d’avertissement et d’appel pour un changement urgent dans la manière dont nous abordons le défi climatique. En unissant nos efforts, nous pouvons espérer construire un avenir plus résilient pour nos villes et pour les générations à venir.