La lutte contre le changement climatique remise en question par l’Opep

Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), il est illusoire de penser à une sortie progressive des énergies fossiles. Dans leur dernier rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale, publié le mardi 24 septembre, ils estiment que la demande en pétrole continuera de croître jusqu’en 2050 malgré les objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette projection alarmante de la part de l’Opep remet en question les efforts déployés par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique.

Une prévision en forte contradiction avec les prévisions de l’AIE

Cette projection de l’Opep contraste fortement avec les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En effet, cette dernière prévoit un pic de la demande pour toutes les énergies fossiles – pétrole, gaz et charbon – dans les prochaines années, grâce à l’essor des énergies plus propres et de la voiture électrique. Selon le président de l’AIE, Fatih Birol, cette croissance de la demande mondiale de pétrole ralentit considérablement, passant de près d’un million de barils par jour cette année à moins en 2025. Ce ralentissement est dû à l’électrification croissante des transports et au ralentissement de l’économie chinoise.

La défense de l’industrie pétrolière par l’Opep

Pour l’Opep, il est évident que les mouvements de décarbonation et de transition énergétique se font bien trop lentement pour avoir un réel impact sur la consommation mondiale de pétrole. L’organisation, dirigée par l’Arabie Saoudite et soutenue par les autres grands pays producteurs, dénonce régulièrement le manque de sincérité de la part des pays occidentaux dans leur lutte contre le réchauffement climatique. Selon eux, il est inconcevable de se passer des énergies fossiles aussi rapidement et sans conséquences économiques désastreuses.

Des chiffres à l’appui de leur position

Les chiffres avancés par l’Opep pour étayer leur position sont éloquents. L’organisation prévoit une augmentation de la demande en pétrole de 17% entre 2023 et 2050, passant de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j. De plus, leur précédente projection de 116 mb/j pour 2045 a été revue fortement à la hausse, à 118,9 mb/j. Ces chiffres reflètent leur conviction que la demande de pétrole continuera de croître malgré les engagements internationaux en faveur de la décarbonation.

Une vision à contre-courant des enjeux climatiques mondiaux

Si les prévisions de l’Opep se réalisent, cela sera un véritable scénario catastrophique pour la lutte contre le changement climatique. En effet, à la COP28 à Dubaï en 2023, les pays se sont accordés pour abandonner progressivement les énergies fossiles et tripler la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030. Cela fait partie des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C. La vision de l’Opep va donc à l’encontre de ces objectifs mondiaux et pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’avenir de notre planète.

Les conséquences économiques d’une telle prédiction

Outre les dérèglements climatiques, une croissance continue de la demande en pétrole aura également des conséquences économiques négatives. En effet, s’appuyer sur une seule source d’énergie, notamment une aussi polluante que le pétrole, peut être risqué pour la stabilité économique mondiale. Si la demande en pétrole continue de croître, les prix du baril pourraient augmenter de manière exponentielle, entraînant des difficultés économiques pour de nombreux pays notamment ceux dépendants des exportations de pétrole.

La nécessité de prendre des mesures drastiques pour inverser la tendance

Face à cette projection inquiétante de la part de l’Opep, il est temps de prendre des mesures drastiques pour inverser la tendance. Il est primordial de soutenir l’utilisation des énergies renouvelables, de promouvoir l’électrification des transports et d’encourager une consommation plus responsable et mesurée d’énergie. Les gouvernements ont également un rôle crucial à jouer en instaurant des politiques plus ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et en régulant davantage l’industrie pétrolière.

En conclusion

En somme, la projection de l’Opep selon laquelle la demande en pétrole continuera de croître jusqu’en 2050 est très préoccupante. Elle remet en question les efforts mondiaux visant à lutter contre le changement climatique et pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie mondiale. Il est impératif que les gouvernements prennent des mesures concrètes pour réduire leur dépendance au pétrole et encourager une consommation plus responsable et durable. Le temps est venu d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

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