Les Effets du Réchauffement Climatique sur le Vignoble Roannais
Le vignoble de la Côte Roannaise connaît une augmentation constante de la température, particulièrement perceptible au printemps, submergeant les vignes par des chaleurs précoces et inhabituelles. Cet effet du réchauffement climatique force les vignerons à repenser la disposition géographique de leurs vignobles.
Une des mesures à envisager est de porter le vignoble à une altitude supérieure. Actuellement, la limite supérieure des vignobles se situe à environ 550 mètres, mais l’avenir pourrait voir ces vignes s’élever à 600, voire 650 mètres d’altitude. À ces hauteurs, le climat est plus accommodant pour un vignoble de qualité.
Les Avantages d’un Déplacement en Altitude
L’un des avantages d’un déplacement en altitude est qu’il permet d’échapper à la menace de gelées printanière qui sévit dans les vignobles situés à des altitudes moindres. Ces gelées peuvent causer des dommages importants aux vignes et compromettre la récolte.
De plus, le climat plus frais en altitude, avec des nuits fraîches, encourage une maturité différente des raisins et facilite un équilibre acide, générant des vins charpentés avec une identité unique. Ces conditions climatiques réduisent également le risque de gelées printanières, facteur crucial pour la qualité du vin.
Projet de Mise en Valeur de Lieux-Dits
Outre le déplacement en altitude, un autre projet s’envisage : la mise en valeur de ‘lieux-dits’. De nombreux vignerons produisent déjà des cuvées parcellaires pour mettre en valeur les différences de terroir de chaque petit coin de leur vignoble.
Le développement des lieux-dits permettra non seulement de populariser les spécificités de chacun, mais également de pourvoir une diversité de cuvées de qualité supérieure. Cela pourrait aussi passer par la mise en place de conditions plus strictes, telles que l’obligation d’utiliser des méthodes d’agriculture biologique, le recours aux vendanges manuelles et la réduction des rendements.
Les Lieux-Dits, une Identification de Qualité
Parmi les ‘lieux-dits’, certains sont déjà renommés, tels que le Bouthéran ou Montplaisir, mais beaucoup d’autres gagneraient à être mis en avant. L’identification de 10 à 15 îlots, correspondant à ces lieux, offrirait une reconnaissance concrète à ces terroirs d’exception.
Il s’agit là d’une opportunité d’affirmer l’identité propre aux vins de la Côte roannaise et le potentiel de garde qu’ils offrent. Cela pourrait également être un pas vers une différentiation plus structurée du vignoble, lui offrant une reconnaissance plus large et une place de choix parmi les premiers crus.
Un Vignoble Dynamique pour un Potentiel Exceptionnel
Faisant face aux défis du changement climatique avec dynamisme et ingéniosité, le vignoble de la Côte Roannaise, bien que petit avec ses 220 hectares, est riche d’un héritage millénaire que les nouvelles générations de vignerons s’emploient à préserver à travers divers projets innovants. Les vignes relais, notamment, permettent à la jeune génération de vignerons de se faire la main et de produire rapidement, en attendant de disposer de leurs propres parcelles.
Ainsi, confronté à un climat changeant, le vignoble de la Côte roannaise réussit à s’adapter et à innover afin de présenter au monde des vins d’une qualité et d’une identité incomparables. Beaucoup reste à faire, mais l’avenir de ce vignoble semble radieux grâce à son adaptation et à sa volonté constante d’amélioration.