Sécheresse le Sud de la France a soif, et ce n’est plus une exception
Dans certains villages du Sud, on compte les gouttes comme autrefois on comptait les pièces. Dès le printemps, les cuves d’eau de pluie se remplissent difficilement. En été les restrictions tombent et avec elles un sentiment diffus de résignation. On n’arrose plus ou juste les plantes essentielles. Les pelouses jaunissent les champs aussi. Et dans les regards une inquiétude qu’on n’ose plus vraiment nommer et si l’eau venait à manquer pour de bon ?
La sécheresse autrefois perçue comme un phénomène exceptionnel s’ancre désormais dans notre quotidien. Depuis une dizaine d’années les records de chaleur s’enchaînent les précipitations deviennent irrégulières et les nappes phréatiques ne se reconstituent plus. Le Sud de la France est particulièrement touché mais le phénomène s’étend. Le climat change. Et pas à petit pas.
Les agriculteurs sont les premiers en ligne de front. Beaucoup tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps. Le sol devient dur comme de la pierre. Les semis peinent à lever les cultures grillent avant d’arriver à maturité. Certains abandonnent le maïs, trop gourmand en eau au profit de cultures plus sobres. D’autres doivent investir dans des systèmes d’irrigation coûteux quand ils ne renoncent pas carrément à produire.
Mais la sécheresse ne concerne pas seulement les professionnels du monde agricole. Elle touche aussi les citoyens ordinaires les collectivités les écosystèmes. Les rivières s’assèchent les poissons meurent, les forêts brûlent plus facilement. À la campagne comme à la ville il devient urgent de repenser notre rapport à l’eau.
Certaines communes prennent les devants. À titre d’exemple des villages investissent dans des citernes géantes pour capter l’eau de pluie sur les toits des bâtiments publics. D’autres adaptent les voiries pour favoriser l’infiltration dans les sols au lieu du ruissellement. Des associations locales lancent des campagnes de sensibilisation sur les économies d’eau auprès des jeunes notamment.
Il y a aussi des gestes simples, à notre échelle. Ne pas laisser couler l’eau inutilement. Réutiliser l’eau de cuisson pour arroser. Récupérer l’eau de pluie pour le jardin. Choisir des plantes locales, plus résistantes aux conditions sèches. Réapprendre peut-être à vivre avec moins sans pour autant renoncer à tout confort.
Mais soyons lucides cela ne suffira pas. Il faut aussi des décisions politiques fortes. Des choix de société. Moins de béton, plus de nature. Une agriculture plus résiliente. Une gestion des ressources partagée et équitable. Et surtout, une prise de conscience collective que l’eau n’est pas une ressource illimitée même dans un pays comme la France.
Le climat nous met face à notre dépendance. À notre fragilité. Mais aussi à notre capacité à nous adapter. Il n’est pas trop tard. Mais chaque saison sèche de plus est une alerte qu’on ne peut plus ignorer.