Une proposition critiquée par les écologistes

Depuis plusieurs années, la question de la publicité à Paris est au coeur des débats politiques. En novembre dernier, Anne Hidalgo avait annoncé son intention de « sortir progressivement » de la publicité d’ici trois ans. Une promesse qui avait été accueillie avec enthousiasme par les écologistes, fervents défenseurs de l’environnement et opposés à la surconsommation. Cependant, cette annonce a suscité de vives critiques suite à la proposition de prolonger le contrat de l’annonceur Cityz Media, ancien Clear Channel. Les élus écologistes ont manifesté leur mécontentement devant l’hôtel de ville de Paris lors du Conseil de Paris. Selon Fatoumata Koné, la présidente du groupe écologiste, cette sortie de la publicité « n’a pas été préparée » par les équipes d’Anne Hidalgo. Cette prolongation, d’une durée de six mois, a été justifiée par la nécessité de compenser le déficit subi par le cocontractant en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Cette proposition a été perçue par les écologistes comme un « effet d’annonce » et un reniement de la promesse initiale de la maire de Paris.

La publicité, un vecteur de pollution et de surconsommation

Pour les écologistes, la sortie de la publicité à Paris est une priorité en termes d’écologie et de lutte contre la surconsommation. Selon Fatoumata Koné, la publicité est une forme de pollution qui incite à la consommation excessive et donc à la surconsommation. En supprimant progressivement la publicité dans l’espace public, la ville de Paris pourrait devenir un modèle en termes d’écologie et de développement durable. La publicité est également vue comme une nuisance visuelle et sonore par de nombreux citoyens et riverains. En limitant sa présence dans la ville, Anne Hidalgo pourrait satisfaire les désirs des citoyens et améliorer la qualité de vie à Paris.

Une prolongation justifiée par des raisons économiques

Si la proposition de prolonger le contrat de la publicité à Paris a suscité de nombreuses critiques, la municipalité a justifié cette décision par des raisons économiques. En effet, le contrat actuel entre la ville et Cityz Media arrive à échéance en septembre et la prolongation de six mois vise à compenser le déficit lié à la crise sanitaire du Covid-19. Cette proposition permettrait également à la ville d’avoir une redevance minimale de 17 millions d’euros. Face aux difficultés financières engendrées par la crise du Covid-19, la décision de prolonger le contrat peut être perçue comme nécessaire pour maintenir un certain niveau de financement en attendant une sortie complète de la publicité.

Une manifestation pour rappeler le désir de « libérer Paris de la publicité »

En réaction à cette proposition de prolonger le contrat de la publicité, une manifestation s’est tenue devant l’hôtel de ville de Paris, rassemblant une quinzaine d’élus et de militants. Ces manifestants ont rappelé leur volonté de « libérer Paris de la publicité » et leur mécontentement quant à la décision du Conseil de Paris. Cette mobilisation montre le soutien de la population à une sortie de la publicité dans la ville et leur déception envers les responsables politiques.

Des Jeux olympiques comme moyen de compensation?

Si la proposition de prolonger le contrat de la publicité à Paris est controversée, certains avancent l’idée que cette prolongation peut être perçue comme un moyen de compensation. En effet, la ville de Paris est en pleine préparation pour accueillir les Jeux olympiques de 2024 et cet événement pourrait être une source de revenus importante pour la ville. Certains élus écologistes estiment que les recettes générées par les Jeux olympiques pourraient compenser la perte financière liée à une sortie de la publicité.

Une « diminution progressive » plutôt qu’un arrêt brutal

Malgré la prolongation de six mois proposée par la municipalité, le projet de délibération prévoit une « diminution progressive » de la publicité dans la ville de Paris. Si les arbitrages ne sont pas encore rendus pour le prochain contrat, la ville assure que la priorité sera donnée à une réduction de la part d’affichage publicitaire au profit de l’information municipale dans le cahier des charges du nouvel appel d’offres. Cette « diminution progressive » est vue comme une alternative plus réaliste qu’un arrêt brutal de la publicité, qui pourrait être difficile à mettre en place en termes économiques et logistiques.

Vers une nouvelle concession de trois ans?

Le contrat de six mois proposé par la municipalité doit permettre de finaliser le cahier des charges pour un nouvel appel d’offres. La ville assure qu’une nouvelle concession de trois ans pour l’exploitation des Mobiliers Urbains d’Information sera mise en place à l’issue de cette prolongation. Cette nouvelle concession prévoira une réduction progressive de la part d’affichage publicitaire au profit de l’information municipale. Les arbitrages pour le prochain contrat ne sont pas encore rendus et il est difficile de prédire dans quelle mesure la publicité sera réduite dans la ville de Paris.

En conclusion, la proposition de prolonger le contrat de la publicité à Paris a suscité de nombreuses critiques de la part des écologistes et de la population. Si la municipalité justifie cette décision par des raisons économiques, de nombreux citoyens restent sceptiques et souhaitent une sortie complète et rapide de la publicité dans la ville. L’avenir de la publicité à Paris reste incertain et les décisions à venir seront déterminantes pour l’environnement et l’atmosphère visuelle de la ville.

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