Une décision controversée
La préfecture de Mayotte a récemment pris une décision qui suscite de nombreuses inquiétudes parmi les habitants : l’autorisation du brûlage de déchets ménagers sur le site d’Hajangua. Cette dérogation accordée par l’État a été mise en place face à l’accumulation excessive de déchets sur l’île, exacerbée par les événements climatiques tels que le cyclone Chido. En effet, l’île a vu s’accumuler environ 6 000 tonnes de déchets, qui auraient dû être envoyées pour exportation ou traitées par les infrastructures de gestion des déchets locales.
Impact sur la santé des habitants
Le choix de brûler ces déchets a des répercussions importantes sur la santé publique. Les résidents d’Hajangua craignent pour leur bien-être en raison des fumées toxiques générées par l’incinération. Les déchets sont constitués de matériaux variés, et leur combustion libère une multitude de polluants nocifs dans l’air, dont certains peuvent être particulièrement dangereux pour la santé humaine.
Les principales préoccupations incluent :
Une campagne d’analyse de l’air
Face à cette situation préoccupante, la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) a lancé une campagne d‘analyse de la qualité de l‘air. Cette initiative a été confiée à l’observatoire Hawa Mayotte, qui a pour mission de surveiller les niveaux de pollution atmosphérique autour du site de brûlage.
Bruno Brouard-Foster, le directeur de Hawa Mayotte, a expliqué que cette campagne de surveillance est essentielle pour évaluer les effets du brûlage des déchets sur la qualité de l’air. L’organisme doit établir un suivi et analyser les données récoltées grâce à des dispositifs de mesure intégrative.
Dispositifs de mesure et méthodologie
Les équipes de Hawa Mayotte ont mis en place plusieurs dispositifs de mesure dans la région, afin de mieux comprendre la pollution générée par l’incinération des déchets. La méthodologie comprend :
Malheureusement, comme l’a souligné Bruno Brouard-Foster, la période de transition climatique actuelle complique l’analyse, car les vents ne se dirigent pas toujours vers des zones éloignées de la population.
Les résultats d’analyse de l’air
Actuellement, la collecte des échantillons et l’analyse des données sont toujours en cours. Ce suivi est crucial pour obtenir des résultats fiables sur la qualité de l’air et évaluer les impacts sanitaires du brûlage à Hajangua. Bruno Brouard-Foster a souligné que les fumées toxiques issues de la combustion de déchets sont indéniablement nocives, et il est impératif de continuer à surveiller et analyser la situation.
Les résultats préliminaires indiquent déjà des niveaux de pollution alarmants. La préoccupation porte particulièrement sur les substances chimiques qui, selon les normes sanitaires, ne devraient pas être présentes en concentrations élevées dans l’air ambiant.
Alternatives au brûlage des déchets
La situation à Hajangua soulève également la question des alternatives au brûlage des déchets. Les autorités locales et les experts en gestion des déchets doivent envisager d’autres méthodes pour traiter ces volumes de déchets accumulés. Parmi les solutions envisageables :
Conclusion
Le brûlage des déchets à Hajangua, bien qu’il puisse représenter une solution temporaire face à une crise de déchets, pose de sérieuses préoccupations en termes de santé publique et d’environnement. La campagne d’analyse de la qualité de l’air, initiée par la DEAL et Hawa Mayotte, est un pas dans la bonne direction pour comprendre les effets de cette pratique sur la communauté.
Cependant, il est crucial que les autorités locales prennent également des mesures concrètes pour développer une meilleure gestion des déchets, afin de protéger la santé des citoyens et de garantir un avenir plus durable pour l’île. La mobilisation de la communauté, en soutien aux initiatives de protection de l‘environnement, sera également essentielle pour mettre fin à la dépendance aux pratiques nocives comme le brûlage des déchets.