Face à la sixième extinction repenser notre rapport au vivant
Ce n’est plus une hypothèse. Ce n’est plus une prévision. C’est une réalité que confirme un nombre grandissant de chercheurs et d’ONG nous sommes bel et bien entrés dans une sixième extinction de masse. Chaque jour, des espèces animales et végétales disparaissent, parfois sans même que l’on ait eu le temps de les nommer. Et cette fois, ce n’est pas un astéroïde ou une ère glaciaire qui est en cause. C’est nous.
L’effondrement silencieux de la biodiversité
Oiseaux des champs, pollinisateurs, amphibiens, poissons des rivières… tous les voyants sont au rouge. Les causes sont multiples mais connues : artificialisation des sols, déforestation, agriculture intensive, surpêche, pollution lumineuse, sonore, chimique, réchauffement climatique… En bref, notre modèle de société.
Ce qui inquiète, c’est la vitesse. Là où les grandes extinctions passées ont pris des milliers, voire des millions d’années, celle que nous vivons s’accélère à l’échelle de quelques décennies. Et contrairement à ce que certains pensent, cela ne concerne pas seulement les tigres ou les coraux : cela impacte déjà nos vies à nous, ici, maintenant.
Nous dépendons du vivant plus qu’il ne dépend de nous
Des sols vivants pour faire pousser nos légumes. Des insectes pour polliniser nos vergers. Des forêts pour filtrer l’air, réguler l’eau, absorber le CO₂. Le vivant ne se résume pas à des espèces « exotiques » à sauver dans de lointains sanctuaires. Il est notre maison, notre système de santé, notre garde-manger, notre climat.
Protéger la biodiversité, ce n’est pas être sentimental. C’est être lucide. C’est comprendre que sans abeilles, il n’y a pas de miel, mais aussi pas de tomates, pas de pommes, pas de fraises. Sans forêts, il n’y a pas d’ombre, pas d’humidité, pas de cycle de l’eau.
Repenser notre rapport à la nature
Face à cette crise, des solutions existent. Elles ne sont pas toutes faciles, mais elles sont nécessaires. Redonner de la place au sauvage. Réduire la consommation de viande industrielle. Protéger les zones humides. Interdire les pesticides les plus destructeurs. Réhabiliter des corridors écologiques pour permettre aux espèces de circuler.
Mais plus profondément, c’est un changement de regard qui s’impose. Sortir de cette idée que la nature est un décor ou une ressource. Admettre que nous faisons partie d’un tissu vivant, fragile, précieux. Et que chaque acte compte. Du choix de notre assiette à celui de notre vote.
Il n’est pas trop tard, mais il est urgent
Des milliers d’espèces peuvent encore être sauvées. Des écosystèmes peuvent être restaurés. La nature a une résilience incroyable. À condition de la laisser respirer. À condition de nous engager.
Nous ne sommes pas condamnés à être les spectateurs d’un effondrement. Nous pouvons être les acteurs d’un renouveau. Mais cela demande du courage politique, de la cohérence individuelle, et une volonté collective de mettre le vivant au cœur des priorités.