La question de la fraude dans les transports en commun à Lyon est devenue un enjeu crucial pour les autorités locales, particulièrement dans le contexte post-pandémique. Avec un taux de fraude alarmant, tant dans les métros que dans les bus, le président écologiste de la métropole, Bruno Bernard, a décidé d’agir. À travers une série de mesures novatrices, il vise à réduire significativement les pertes financières dues à ces comportements frauduleux.
Un taux de fraude en hausse après la pandémie
La situation des transports en commun à Lyon a évolué de manière inquiétante depuis le début de la crise sanitaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de fraude dans le métro est estimé à plus de 6% tandis que dans les bus, il frôle les 17%. Bruno Bernard a souligné que la situation s’est détériorée après la pandémie, exacerbée par une pénurie de contrôleurs qui a limité les capacités de vérification.
Cette situation préoccupante a amené Bernard à réfléchir à des solutions efficaces, non seulement pour réduire la fraude mais aussi pour restaurer la confiance des usagers dans le réseau de transports en commun.
Un nouveau système de bonus-malus pour les délégataires
Pour répondre à ce défi, Bruno Bernard a introduit un système de bonus–malus dans les contrats des délégataires, qui sont Keolis et RATP. À partir de 2025, ces entreprises seront tenues responsables de la réduction du taux de validation des tickets.
Cette incitation financière vise à transformer la lutte contre la fraude en une priorité pour les opérateurs de transports, les encourageant à adopter des mesures proactives.
Augmentation des contrôles et retour des opérations en civil
Bruno Bernard ne se contente pas de mesures financières. Il a également planifié une augmentation de 20% des contrôles sur la ligne de transports. Cette augmentation devra se traduire par un renforcement des équipes de contrôle dans le but de dissuader la fraude.
Les principales initiatives comprennent :
Les contrôles en civil seront également moins agressifs pour les passagers qui ont validé leur ticket, ce qui pourrait améliorer l’image des contrôleurs et encourager davantage les usagers à se conformer aux règles.
Suppression du paiement par SMS et mise en place du dispositif Stop fraude
Une autre mesure clé dans la lutte contre la fraude est la suppression du paiement par SMS. Ce mode de paiement, bien que pratique, a contribué à un effet pervers : les passagers attendaient d’être contrôlés avant d’acheter leur titre de transport. En supprimant cette option, le Sytral espère inciter davantage de personnes à acheter leurs billets à l’avance.
De plus, le dispositif Stop fraude, qui permet aux contrôleurs de repérer et de traiter immédiatement les cas de fraude, sera renforcé. Ce programme a pour but de rendre les opérations de contrôle plus efficaces et de garantir que les passagers ne se sentent pas en sécurité en fraudant le système.
Conclusion : un défi à relever pour l’avenir des TCL
Bruno Bernard a clairement défini ses ambitions en matière de transport public à Lyon. La lutte contre la fraude est devenue une préoccupation majeure dont les enjeux économiques ne doivent pas être sous-estimés. En intégrant des incitations financières, en augmentant le nombre de contrôleurs, en collaborant avec la police et en modernisant les méthodes de paiement, il espère atteindre des résultats positifs pour l’avenir des transports en commun lyonnais.
Il s’agit d’un véritable défi, mais les mesures proposées pourraient transformer le paysage des transports à Lyon. Les usagers, tout comme les opérateurs, ont tout à gagner d’un système plus juste et plus efficace. La question reste de savoir si ces changements seront suffisants pour endiguer la fraude et restaurer la confiance dans les transports en commun de Lyon. Les mois à venir seront donc décisifs pour voir si ce plan portera ses fruits et permettra de sauver des millions d’euros pour les finances publiques.