Un problème croissant de sécheresse
Debout sur une colline de glace artificielle dans le massif montagneux du Tian-Shan au Kirghizstan, l’éleveur Erkinbek Kaldanov se réjouit : « Désormais, nous n’aurons plus de problème avec l’eau ». En effet, ces dernières années, la sécheresse est devenue un défi de plus en plus difficile à relever en raison du changement climatique.
Des glaciers artificiels pour préserver l’eau
Situé dans une zone agricole, le Kirghizstan dépend principalement des glaciers naturels pour son approvisionnement en eau. Cependant, avec le réchauffement climatique, ces derniers fondent à un rythme alarmant, menaçant ainsi l’équilibre de la région. Pour pallier à ce problème, des fermiers ont eu l’idée de construire des glaciers artificiels pour conserver l’eau et la redistribuer en cas de besoin.
Une solution simple et efficace
Le concept est relativement simple : l’eau est dérivée d’un torrent de montagne grâce à des tuyaux souterrains, puis elle est transformée en glace en s’élevant sur une colline artificielle. Cela permet ainsi de la préserver jusqu’au moment où elle est nécessaire pour abreuver le bétail et irriguer les terres agricoles. De plus, les glaciers artificiels ont un effet rafraîchissant sur l’environnement et offrent de l’humidité à la végétation alentour, ce qui est bénéfique pour le bétail.
Un besoin urgent de solutions
L’agriculture représente environ 10% de l’économie fragile du Kirghizstan et deux-tiers de la population vit en zone rurale. Le manque d’eau a déjà provoqué des tensions sociales lors des précédentes sécheresses, rendant ainsi urgent la recherche de solutions durables.
Un coût abordable
La construction d’un glacier artificiel coûte environ 5 700 euros, ce qui est relativement peu comparé aux enjeux auxquels la région est confrontée. De plus, avec la mise en place de ces glaciers, les fermiers peuvent économiser sur d’autres coûts, comme celui de l’eau pour irriguer leurs terres.
Une initiative qui s’étend
Initialement développée en Inde en 2014, l’idée des glaciers artificiels a été importée au Kirghizstan en 2020 par l’association kirghize des utilisateurs des pâturages. Aujourd’hui, il existe déjà 24 glaciers artificiels à travers le pays et de nouveaux projets sont en cours de développement.
Un impact positif sur l’environnement
En plus de fournir de l’eau aux fermiers, les glaciers artificiels ont également un impact positif sur l’environnement. En retardant la fonte de la glace, ils permettent aux fermiers de garder leur bétail dans les pâturages plus longtemps et ainsi de ralentir l’érosion des sols. Ils participent donc à la préservation de l’écosystème local.
Des enjeux à l’échelle régionale et mondiale
Le Kirghizstan n’est pas le seul pays concerné par la fonte des glaciers en Asie centrale. Le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan sont également menacés, créant ainsi des enjeux à l’échelle régionale. Au-delà de cette zone, le réchauffement climatique impacte également les glaciers dans le monde entier, faisant des glaciers artificiels une solution prometteuse pour limiter les conséquences désastreuses de cette réalité.
Une démarche à encourager
Face à l’urgence climatique, les glaciers artificiels apparaissent comme une alternative innovante et peu coûteuse pour résoudre un problème crucial. Encourager et soutenir ce genre d’initiative pourrait permettre aux populations les plus touchées par le changement climatique de trouver des solutions pour s’adapter à cette réalité. Ces expérimentations montrent