La multiplication des phénomènes climatiques extrêmes en Europe, avec l’Italie en ligne de mire
Selon un récent rapport du service Copernicus sur le changement climatique et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Europe est de plus en plus confrontée à une multiplication d’événements climatiques extrêmes. Et, parmi les pays européens, c’est l’Italie qui incarne le plus cette tendance. En effet, ce pays méditerranéen fait face à ce que l’on qualifie désormais de « tropicalisation » ou « extrémisation » de son climat. Les effets sont de plus en plus visibles et difficiles à maîtriser.
Le climat italien a toujours été de type méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs et des hivers doux et humides. Ces dernières années toutefois, le tableau change progressivement mais sûrement. L’année dernière, le pays a connu plus d’un événement climatique extrême par jour, un phénomène sans précédent qui a nécessité une grande vigilance et des efforts de la part des autorités et des experts climatiques.
Illustration concrète de la « tropicalisation »: l’épisode de canicule exceptionnel en Sicile et en Sardaigne en juillet dernier
L’un des exemples les plus marquants de cette tropicalisation est l’épisode de canicule exceptionnel qui a touché la Sicile et la Sardaigne en juillet dernier. Les températures ont dépassé les 45 degrés, un record dans la région. De plus, les glaciers des Alpes, dont la santé est directement liée à celle du climat, ont perdu 10 % de leur volume, représentant un signal d’alarme incontournable pour les experts.
Les conséquences de la « tropicalisation »: une série de crises et de problèmes
Cette évolution climatique radicale n’est pas sans conséquences. La multiplication des événements climatiques extrêmes, ainsi que la tropicalisation du climat italien donnent place à une série de crises et de problèmes sur plusieurs niveaux.
L’alternance entre la sécheresse et les inondations: un vrai défi pour l’Italie
L’un des problèmes majeurs rencontrés par l’Italie avec cette tropicalisation est l’alternance entre la sécheresse et les inondations. En effet, le climat italien est désormais caractérisé par une circulation de l’air qui se fait de plus en plus sur un axe sud-nord/nord-sud. Cela se traduit par l’arrivée d’anticyclones africains très chauds qui apportent une grande chaleur accompagnée par la sécheresse. Cependant, lorsque ces anticyclones se dirigent à nouveau vers l’Afrique, l’Italie reçoit des courants froids qui créent un contraste très fort avec l’air chaud et humide déjà présent. C’est ce qui provoque des inondations majeures.
Un phénomène coûteux pour l’Italie et ses citoyens
Au-delà des impacts environnementaux et climatiques, ce phénomène de tropicalisation de l’Italie a également un coût économique considérable. Par exemple, les coûts des inondations qui ont frappé les régions d’Émilie-Romagne et de Toscane au mois de mai dernier s’élèvent à plus de 10 milliards d’euros.
« Extrémisation » du climat italien : ce terme préféré par certains experts
Certains experts, comme Antonello Pasini, physicien du climat au Conseil national de la recherche, préfèrent parler d' »extrémisation » du climat plutôt que de tropicalisation, compte tenu de l’évolution extrême de celui-ci. Quel que soit le terme utilisé, ce phénomène a des répercussions majeures non seulement pour l’Italie, mais également pour le reste de l’Europe et du monde Méditerranéen. De ce fait, il est crucial de mettre en place des politiques d’adaptation au changement climatique pour limiter les dégâts et protéger les populations vulnérables.